Projection du documentaire d’Arte à Golbey: le droit à l’eau, un droit fondamental à défendre

Mercredi soir à Golbey, autour de 200 personnes ont assisté à la projection du documentaire Arte « A sec – La grande soif des multinationales« . Une projection suivie d’un débat public sur l’accaparement de l’eau et la pollution plastique par Nestlé à Vittel.

A l’unisson, les journalistes indépendants Robert Schmidt et Alexander Abdelillah (du collectif de journalistes We Report), auteurs de ce documentaire suite à quatre années d’investigation, la députée Mathilde Panot, initiatrice et présidente de la Commission d’enquête parlementaire sur la mainmise des multinationales sur l’eau, les membres des associations de défense de l’environnement de Volvic en lutte contre Danone et du collectif Eau 88 (ASVPP, Oiseaux Nature, UFC Que Choisir, Vosges Nature Environnement) ont défendu à l’unisson la nécessité de se battre pour réellement faire respecter le droit à l’eau comme un droit fondamental. Cette lutte est menée également, entre autres, par les habitants de la ville de Lunebourg en Allemagne, qui s’opposent à Coca-cola, mais qui ne pouvaient pas être présents à la projection.

Tous ont souligné l’absolue nécessité et le devoir de réagir vite et fort devant les très nombreuses dérives. En effet, les constats sont alarmants à bien des endroits au monde, mais aussi sur le territoire français et vosgien en particulier. Il faut repenser l’usage et le traitement de l’eau, ce qui implique notamment de cesser le pillage de la ressource à des fins mercantiles. Il faut imposer une répartition qui donne la priorité aux citoyens, l’eau étant un bien commun, et que l’Etat soit un gestionnaire de l’eau responsable, car l’appropriation des biens (eau, terres, connaissances, infrastructures…) et de leurs usages par quelques-uns n’a d’autre conséquence que la pénalisation de tous les autres. Il en va de la manière dont nous voulons et pouvons « vivre ensemble ».

La ressource eau, comme d’autres ressources, « sont des « biens communs ». C’est-à-dire des biens, matériels ou immatériels, qui répondent à des besoins fondamentaux tels que l’air, l’eau, les médicaments, ou correspondent à des inventions sociales qui nécessitent d’être pleinement partagées. Ils sont désignés comme « communs » parce qu’ils sont déterminants pour la survie de certaines pratiques, voire dans certains cas, de l’humanité. » Comme l’a indiqué Mathilde Panot, trois jours sans eau et nous sommes morts.

Par ailleurs, en lien avec l’eau, divers dossiers importants sur le territoire des Vosges ont été abordés par le public. Le sujet des décharges plastique et BTP de Nestlé sur le territoire Vittel, la papeterie Norske SKog à Golbey, le bassin d’eaux Vives à Epinal, le ski sur neige artificielle dans les Hautes-Vosges, l’agriculture intensive et la menace de bassines, la distribution d’eau potable par le privé (Véolia, Suez, La Saur, …) … Ces sujets ayant tous les mêmes pierres d’achoppement: l’accès inégal à l’eau, la pollution des sols et par conséquent de l’eau, le gaspillage de l’eau, le traitement de l’eau, les décharges liées à la mise en bouteille de l’eau, …

Lors de la soirée débat, Fredéric Durand, sculpteur, a pu présenter son oeuvre réalisée à partir de déchets exhumés de la décharge plastique de They-sous-Montfort. Des représentants d’associations de défense de l’environnement, des droits humains et de lutteurs contre la corruption dans les Vosges étaient présents dans l’assemblée. Toutes ces forces réunies ont insisté unanimement sur la nécessité de mener un combat collectif pour défendre la ressource en eau, chaque citoyen et citoyenne étant concerné. Défendons tous le droit à l’eau comme un droit fondamental à respecter et à faire respecter!

 

Ici  pétition à signer et à partager en soutien aux lanceurs d’alerte contre les décharges plastiques de Nestlé.

 
Pour rappel, la loi sur l’eau, patrimoine commun
Article L210-1
Version en vigueur depuis le 25 août 2021
Modifié par LOI n°2021-1104 du 22 août 2021 – art. 45
L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général.

Le respect des équilibres naturels implique la préservation et, le cas échéant, la restauration des fonctionnalités naturelles des écosystèmes aquatiques, qu’ils soient superficiels ou souterrains, dont font partie les zones humides, et des écosystèmes marins, ainsi que de leurs interactions. Ces fonctionnalités sont essentielles à la reconquête de la biodiversité, à l’adaptation au changement climatique ainsi qu’à l’atténuation de ses effets et participent à la lutte contre les pollutions. A ce titre, les écosystèmes aquatiques et les écosystèmes marins constituent des éléments essentiels du patrimoine de la Nation.

Dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis, l’usage de l’eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous.

Les coûts liés à l’utilisation de l’eau, y compris les coûts pour l’environnement et les ressources elles-mêmes, sont supportés par les utilisateurs en tenant compte des conséquences sociales, environnementales et économiques ainsi que des conditions géographiques et climatiques.

 

Nos articles sur le sujet dans le dossier « Eau »:

 

 
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