Notre eau, Collectif pour sauver l’eau potable à Lunebourg

Comme un air de déjà-vu…

En janvier 2020, le Dr Bettina Schröder-Henning et Cornelia Hoellger ont fondé « Notre eau », une initiative citoyenne (BI Unser Wasser) à Lunebourg (Basse-Saxe, Nord de l’Allemagne) pour protéger l’eau potable. La raison : la demande de Coca-Cola-Apollinaris-Brands de pomper 350 000 m3 d’eau supplémentaires pour la marque Vio dans la nappe phréatique profonde, très pure et donc à protéger sans réserve.

Le collectif et d’autres défenseurs de l’eau ont alors sensibilisé les citoyens et les élus à la sécheresse croissante dans la région et notamment à la baisse de la recharge des nappes phréatiques qui en résulte.

Selon la BI Unser Wasser, l’utilisation industrielle des précieuses eaux souterraines profondes pendant de longues périodes à des fins non durables et à un prix très bas est inacceptable compte tenu de la finitude de cette ressource.

Les membres du collectif se déclarent indépendants à tous égards. Ils travaillent sur les questions géologiques, climatologiques, juridiques et politiques liées à la situation de la gestion de l’eau, mais surtout sur la sécurité future de notre bien commun qu’est l’eau potable dans le contexte du changement climatique.

Le collectif « Notre eau » de Lunebourg, avant même de contacter le Collectif Eau88, avait fait du cas Nestlé à Vittel un de ses slogans sur ses banderoles et dans ses communiqués : « Kein 2. Vittel! », soit « Pas de 2ème Vittel! ». Car il y a dans le système des multinationales comme un relent de mécanisme bien huilé. Mais il y a aussi des protecteurs de l’eau là où le pillage de l’or bleu a lieu : aux USA, au Canada, au Brésil, Volvic, en Sarre… Très bientôt, vous retrouverez dans un article tous nos frères et soeurs de lutte en France et de par le monde. 

 

Ci-dessous, le dernier communiqué du collectif… comme un air de déjà vu…

Communiqué de presse sur la fin de l’essai de pompage du 3ème puits Coca-Cola le 13.04.21 Pressemitteilung zum Ende des Pumpversuches für den 3. Coca-Cola-Brunnen am 13.04.21

Maintenant que le test de pompage approche de la durée prévue, quelles quantités ont finalement été pompées, nous le saurons au plus tard dans le rapport d’expertise. Et puis, reste à savoir si, dans le délai prévu de 40 jours pour le rétablissement du niveau initial (jusqu’au 23.05.2021), des arrosages tirés des 8 puits situés dans la zone de captage seront faits.

Maintenant qu’une énorme quantité d’eau, qui aurait pu alimenter des villages entiers pendant un an, est littéralement partie à l’égout via le « Kranken Hinrich » [nom d’un cours d’eau « Le malade imaginaire « ), il faut d’autant plus refuser le doublement du volume de pompage de la nappe phréatique profonde par Coca-Cola dans le but de vendre cette eau pour un profit énorme (l’eau n’est pas une marchandise! – voir la directive-cadre européenne sur l’eau, EWRR) (1) ! La quantité d’eau déjà pompée dans les deux premiers puits n’est possible que grâce à la recharge en eau des siècles passés et n’est ni durable ni soutenable.

L’affirmation de Coca Cola selon laquelle la quantité d’eau souterraine pompée est égale à la quantité d’eau naturellement renouvelée est tout simplement fausse. Cela peut être confirmé par quiconque observe de temps en temps la nature, interroge les agriculteurs et constate qu’il pleut trop peu même en hiver. La Lande (die Geest) de Lunebourg devient de toute évidence plus sèche, ce que prouvent également les données scientifiques.

Tant que nos lois et nos ordonnances ne tiendront pas compte des conséquences du changement climatique et n’auront pas été modifiées en conséquence, les utilisateurs industriels au troisième rang des priorités d’usage dans la législation sur l’eau – comme Coca-Cola – ne doivent pas obtenir d’autorisation.

Nous ne voulons pas de de déprédation de nos ressources en eau, comme le font quelques grandes entreprises dans de nombreux pays du monde.

Nous exigeons un moratoire !

Pour le collectif « Notre Eau » à Lunebourg

(Traduction qui n’engage pas la responsabilité du collectif « BI Unser Wasser Lüneburg ». Le communiqué de presse original ICI.)

Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau

(1) L’eau n’est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu’il faut protéger, défendre et traiter comme tel.

Notre dossier sur l’eau, ICI.

VNE 88

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